Territoires imaginaires

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Automne 2014

« Vers un destin insolite »

Sur les flots bleus » des univers quotidiens que l’on traverse de jour comme de nuit, la question qui a peut-être encore un sens est celle affligeante que Debord a énoncée par bravade il y a déjà longtemps : « Qu’est-ce qui ne serait pas du temps perdu ? » La question est radicale en ce qu’elle fait état du capital qui a investi toutes les sphères de l’activité humaine, même les plus intimes. Il faut toutefois insister sur sa radicalité en la détournant de son sens strictement économique et politique.

Territoires imaginaires

Les représentations régionales sont loin d’être une nouveauté dans le paysage culturel québécois. De Trente arpents à Poussière sur la ville, des documentaires ethnographiques de l’ONF à La mort d’un bûcheron, des chansons de Félix Leclerc à celles de Tex Lecor, le territoire imaginaire ne s’est jamais véritablement limité à l’urbanité. Tour à tour idéalisé, mis à distance, considéré comme le lieu d’un retard rattrapé par l’«arrivée en ville» (parfois avec un certain sens de la perte), ce territoire n’a jamais cessé d’être travaillé par l’imaginaire.

 

FERNAND LEDUC : FAIRE L'EXPÉRIENCE DU MOUVEMENT

Nous avions ensemble plus de cent soixante ans.Hier encore, Fernand et moi changions en bonne humeur toute morosité, conversant amicalement et regardant des œuvres d’art, ses nouveaux pastels rapportés du Mexique.