L’absence au lieu (Claude Cahun et le livre inouvert)
2007

L’absence au lieu (Claude Cahun et le livre inouvert)

Comment dire ? En elle, je me ressemble. Non pas : je me reconnais. Mais me ressemble. Il n’y a plus distinction, mais indistinction. Il n’y a plus différenciation, ni même différence, mais absorption. Mais plus – ou moins – que cela, il y a soustraction et non accumulation comme on pourrait le croire : soustraction l’une de l’autre, soustraction dont l’aboutissement est l’obnubilation, l’annulation de nous deux

La photo s’ouvre comme gouffre.

Au carrefour de la philosophie, de la poétique et de l’essai, Nathanaël nous livre ici un texte de correspondances qui s’offre au lecteur comme une éthique de la rencontre. Une photo de Claude Cahun s’impose comme le point de mire de ce texte qui, écrit dans l’entre-genre, se veut tout autant le récit (impossible) de la disparition, du décalage et de l’(ir)responsabilité historique, que l’inlassable inferno d’un regard. Ce qui est remis en question en ces pages et est irrévocablement en jeu, c’est notre situation face à ce qui – de la langue, mais aussi de et en nous-mêmes – (nous) échappe.

« [L]e mouvement de dépropriation entamé par Nathanaël — et sans cesse relancé par le rythme de la pensée en ses accidents — nous incite peut-être à revenir peut-être à la singularité sans reste de l’artiste, à ce qu’elle était avant de devenir le mythe qu’ils en ont fait. […] Dans ce qui échappe — et la tenue de l’échappée — gît la possibilité du chemin et de la rencontre — ou pas. »

— Hervé Sanson, « Une lecture folle de Nathanaël: Claude Cahun par la bande ou la lettre absente »

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Auteur • rice • s